“Elle sert à écouter notre âme, dans un monde où l’ont dit qu’elle n’existe pas.”
Dans l’article précédent, qui résume ce qui est dit généralement sur l’hypersensibilité, il manque pour moi une part immense : celle du point de vue spirituel.
Pour moi, l’hypersensibilité prend tout son sens quand je la regarde sous cet angle, tout en respectant complètement tous les autres angles de vue.
Je n’ai pas trouvé d’articles qui parlent de cela, tout part donc de mes propres observations et apprentissages.
L’hypersensibilité, avec ses traits communs (voir partie 1), peut se traduire néanmoins de manières différentes suivant les personnes. Certains vont plutôt être affectés par leur environnement, mais pas tellement par leur relationnel, et pour d’autres, ce sera l’inverse, c’est la part “empathique” qui est sur-développée et chaque lien sera vécu à la loupe.
Certains sont “sensibles” et d’autres sont “ultra-sensibles”.
Pour certains ça ne se vit qu’aux niveaux cognitif et émotionnel, pour d’autres, ça se traduit jusque dans le corps physique (c’est mon cas).
Ce qui veut dire que ces personnes vivent chacune de leurs émotions/croyances/pensées par des sensations physiques dans le corps.
…Et toutes celles de leur environnement extérieur.
Elles peuvent, par exemple, avoir une migraine ou des douleurs dans tout le corps lorsqu’elles sont dans un environnement qui ne leur convient pas, ou un mal de ventre si une de leurs émotions est restée inconsciente et non accueillie.
Je peux physiquement vivre la dureté d’une pensée “dure”…ou la chaleur d’un geste fait avec le coeur.
Heureusement, ça ne va pas que dans un sens, les personnes ultra-sensibles de manière physique, peuvent aussi expérimenter des états d’extase absolue ou de paix complète lorsqu’elles sont dans un environnement qui leur convient ou en train de faire ce qui fait sens pour elles.
Et devinez ce que c’est ?
D’après ce que j’ai pu observer chez moi et chez d’autres qui vivent quelque chose de similaire, le centre est toujours le même : La Présence. La Conscience, le Coeur, l’Esprit, l’Être, le Divin, le spirituel peu importe le nom qu’on lui donne.
C’est comme si leur âme crie tellement fort pour se réaliser, qu’elle ne leurs donne juste pas la possibilité de faire autre chose.
Pas de compromis possible. Pas d’écart sur le chemin.
C’est important de se rappeler, encore et encore, que nous ne fonctionnons PAS comme tout le monde, et ne pourrons jamais fonctionner de cette manière.
C’est important de détourner les yeux de l’extérieur et se pencher à l’intérieur, pour regarder ce qui fonctionne pour nous, quelle est notre vérité, qui peut être très différente de la “norme”.
Un exemple pour moi a été de me rendre compte que dormir n’est pas toujours ce qui me ressource le plus et que les conditions dans lesquelles je dors ont un énorme impact sur la qualité de mon ressourcement, beaucoup plus que la quantité.
« Mais tu ne vas jamais bien” , “Tu es toujours en train de traverser des trucs intenses” , “arrête de te rendre la vie si compliquée”
Nous ne sommes pas là pour “aller bien” et faire notre petite vie peinard. (Désolée, c’est la mauvaise incarnation là 😉 )
Ce n’est pas ça que nous allons apporter aux autres.
Nous sommes là pour apporter de la conscience, de la profondeur, de la guérison au monde, pour incarner la réalité essentielle et la partager aux autres.
(Je ne veux pas dire par la que l’ont a pas le droit d’être bien, nous avons ce droit comme tout le monde )
J’ai souvent cru, et ça m’arrive encore, que je suis capricieuse et que je ne fais pas assez d’efforts. En réalité, j’en fais tous les jours…
Vivre tout de manière physique EST très intense. Il n’y a pas de bouton “je mets sur pause et je me change les idées”. Vivre des douleurs physiques intenses, inexplicables, d’un moment à l’autre, peut être très paniquant.
Il y a un grand apprentissage à faire, de, petit à petit, voir cette panique et se rendre compte qu’elle ne nous aide pas, et pouvoir se détendre. A mettre du sens et a trouver quelqu’un qui comprend et qui va pouvoir nous aider ou nous montrer le chemin de sortie dans les cas extrêmes.
Les ultras sensibles sont ultra-réceptifs, à tout, et donc aussi à tout ce qui est bon et guérisseur.
Lorsqu’ils reçoivent ce qui est juste, ils peuvent retrouver leur état de bien-être aussi rapidement qu’ils l’avaient quitté. …Parfois cela prend juste plusieurs jours avant de trouver le bon chemin… (ou plusieurs années au début…)
Le chemin est toujours celui d’observer avec conscience ce qui se passe, il y a quelque chose qui « colle » avec une de nos blessures, de nos croyances, émotions… Le chemin est de voir, traverser les émotions, prendre soin, apporter de l’amour à cette part… Le petit détail, c’est que nous n’allons jamais avoir fini ce chemin, il y aura toujours des endroits blessés ou conditionnés. Mais il y en aura moins, et le chemin pourra se faire de plus en plus rapidement, aisément.
Lorsqu’elles sont dans l’environnement qui leur correspond ces personnes peuvent s’épanouir d’une manière incroyable et beaucoup plus rapidement que les autres.
Vivre la “Conscience” de manière physique dans le corps est l’expérience la plus extatique que je connaisse…
Généralement ces personnes s’épanouissent dans la relation d’aide et excellent dans ce domaine.
Pour eux-même car à cet endroit, ils ont tout l’espace pour prendre soin de ce que traverse l’autre (qu’ils ressentent de tout de manière) de manière consciente et constructive.
Pour les autres parce qu’évidemment ils ont traversé eux-mêmes le chemin depuis la souffrance physique/émotionnelle jusqu’à la guérison de nombreuses fois. Et lorsqu’ils ont de l’expérience, ils peuvent sentir le lien entre une douleur physique et les émotions ou croyances associées. Car en réalité nos actions, nos croyances, nos émotions ont toujours un impact sur notre corps, c’est juste la différence d’intensité et de vitesse qui diffère par rapport à la majorité des gens.
On peut choisir de se battre constamment contre les limites que notre corps nous impose, ou en faire son allié.
J’ai choisi de vivre ma sensibilité comme une guidance, dans quel état mon corps physique se trouve est une guidance impitoyable et en même temps d’une clarté impeccable. Je ne peux physiquement pas faire des choses qui ne me conviennent pas, les symptômes physiques sont directs et peuvent être très intenses.
Cela m’a permis de prendre la voie « raccourcie » vers ce qui fait vibrer mon âme et vers mon chemin de développement (après quand même avoir passé deux ans couchée sur un lit en épuisement chronique).
Pas moyen de faire des compromis avec moi-même, pas moyen de ne pas m’écouter, pas moyen de me tromper.
J’ai beaucoup de gratitude en réalité, pour cette guidance.
Écouter la guidance de mon corps peut être très perturbante pour ma tête, car son chemin ne suit pas la logique mentale. Mais il m’a toujours – toujours conduit sur le bon chemin, de manière parfois très surprenante.
Et si l’hypersensibilité était une manière de rétablir la balance du monde ?
Je pourrais dire que l’hypersensibilité sert à apporter de la guérison au monde, à rendre le monde plus vrai, plus beau, plus rempli d’amour. Elle sert à remettre du sens partout où il a été perdu. De la conscience partout où il n’y en pas.
Que chaque personne s’écoute, que nos émotions et nos vérités soient prises en compte, dans un monde où le mental est roi, où l’on n’a pas le temps de s’écouter, où l’ont construit des murs entre nous et nos émotions.
Elle sert à écouter notre âme, dans un monde où l’ont dit qu’elle n’existe pas.
Je peux sentir physiquement l’effet de chaque mot, de chaque action, de chaque émotion, de chaque partage, de chaque croyance.
Ma sensibilité, c’est mes yeux, pour percevoir le monde plus grand. Le monde au-delà du visible.
Et il est tellement grand.
Laurie
* Pictures by Indra Dewa, Sage Friedman, Jesse Bowser on Unsplashed.
Je me retrouve, aujourd’hui, dans cet écrit. Perception accrue parfois dans le corps en fonction de qui, de quoi, de comment, de pourquoi… Je me reconnais ici dans les sensations décrites par vous. Sensitive je suis, sensitive je m’accueille, sensitive je me réconcilie avec ce corps physique, le mien, qui m’appelle, me dicte, m intime de le suivre partout où il est. Boussole pour me rendre à l’endroit juste fait pour moi… Ici.
Merci.
Sophie
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Merci Sophie pour votre partage !
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